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Ablation des troubles du rythme guidée par IRM : une première en France

le 20/09/2021

L’Hôpital privé Jacques Cartier, situé à Massy (91), a procédé à cette première il y a quelques semaines, au sein de l’Institut cardiovasculaire Paris Sud (ICPS).

Première ablation des troubles du rythme guidée par IRM.
Première ablation des troubles du rythme guidée par IRM.

L’Hôpital privé Jacques Cartier (Ramsay Santé), situé à Massy, Île-de-France, a procédé à cette première il y a quelques semaines, au sein de l’Institut cardiovasculaire Paris Sud (ICPS). Fruit d’une longue collaboration entre les services d’imagerie et de rythmologie cardiaque, cette intervention a été réalisée avec succès et promet de belles avancées dans le domaine de la cardiologie interventionnelle.

Le docteur Vladimir Manenti est cardiologue rythmologue depuis 2015 au sein de l’Hôpital privé Jacques Cartier. Il a procédé, avec le docteur Fiorina et le docteur Sanguinetti, à la première ablation des troubles du rythme guidée par IRM. Il revient sur les atouts de cette technique innovante. 

Une technique plus précise

Un trouble du rythme cardiaque est caractérisé par une activité électrique anormale du cœur qui peut se traduire par une accélération de la fréquence cardiaque, des palpitations ou encore un essoufflement. L’ablation est une technique visant à rétablir le rythme normal du muscle cardiaque en détruisant les tissus endommagés causant les arythmies. « En France, l’ablation se pratique depuis une trentaine d’années, classiquement guidée par des rayons X. Avec un guidage par IRM, il est désormais possible d’être beaucoup plus précis », explique le Dr Manenti. 

En effet, l’ablation des troubles du rythme guidée par IRM permet, pour le praticien, de visualiser toute l’anatomie cardiaque et extra cardiaque. « Il est possible de voir l’ensemble du muscle cardiaque, dont les tissus, les valves, les oreillettes ou encore les ventricules, ce qui n’est pas réalisable avec de simples rayons X. Évidemment, cela améliore les résultats, car chaque patient présente des variations anatomiques », ajoute le cardiologue rythmologue. Le bénéfice pour le patient n’est donc pas négligeable, d’autant plus qu’il n’est plus exposé aux rayons X. « Il s’agit de la première ablation de flutter guidée par IRM en France ».

Cette intervention a pu être réalisée grâce à une coopération entre praticiens, notamment avec le docteur Laurent Fiorina (rythmologue), le docteur Francesca Sanguinetti (cardiologue interventionnelle), et le professeur Jérôme Garot (chef du service d’imagerie cardiaque). L’ICPS a investi dans cette technique et poursuit sa tradition d’innovation et d’amélioration de la qualité de ses soins.

Plusieurs mois de préparation pour les équipes concernées.

Plusieurs mois de préparation  

Avant de procéder à la première ablation guidée par IRM, plusieurs mois de préparation ont été nécessaires. « C’est le fruit d’une longue collaboration entre le centre d’IRM et le service de rythmologie cardiaque. Ce type de partenariat est plutôt rare, car ce sont habituellement deux domaines qui se côtoient peu. Il a fallu repenser les protocoles, trouver des solutions aux problèmes existants et mettre en place conjointement de nouvelles techniques, avec les expertises de chacun », soutient le Dr Manenti. La première difficulté qui s’est imposée : trouver du matériel entièrement compatible avec l’IRM. Un partenariat avec la société Imricor, pionnière dans ce domaine, a été réalisé. « Il a ensuite fallu adapter le plateau technique et anticiper les éventuelles difficultés qui se poseraient à nous lors de l’intervention », poursuit le praticien. 

Après avoir été réalisée avec succès sur trois premiers patients, cette technique devrait être réitérée au cours des prochaines semaines. « Les patients ont été pris en charge en ambulatoire et ont pu rentrer à leur domicile le jour même. Nous espérons que la pratique de cette technique guidée par IRM sera le premier pas vers de nouveaux champs d’application », conclut le Dr Manenti. L’Hôpital privé Jacques Cartier et l’Institut cardiovasculaire Paris Sud qui ont coordonné et planifié cette première, comptent bien la développer et éventuellement former dans le futur d’autres médecins.