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Du nouveau autour de l’intervention des ligaments croisés

le 20/01/2021

Les ligaments croisés assurent un rôle stabilisateur de l’articulation du genou. Au nombre de deux (l’un antérieur et l’autre postérieur), ils se croisent en son centre, d’où leur nom. Ils vont également empêcher les différents os en place de glisser d’avant en arrière et contrôlent globalement les torsions de l’articulation. Lorsqu’ils se déchirent ou se rompent, une prise en charge rapide et adaptée au profil du patient est nécessaire. 

Le Dr Kevin Benad est chirurgien orthopédique à l’Hôpital privé La Louvière, établissement Ramsay Santé situé à Lille (Hauts-de-France), spécialisé dans la chirurgie du genou et de la hanche, il reçoit ses patients à la fois en consultation et en intervention. Désormais chevronné quant à la prise en charge des ruptures de ligaments croisés, il propose une intervention innovante permettant de limiter les récidives. Présentation. 

Entre chirurgie et traitement rééducatif

La rupture des ligaments croisés a souvent lieu à la suite d’un traumatisme dans la pratique d’un sport de pivots tel que le football ou le basket. « Le patient va alors avoir une sensation de genou qui bouge, de stabilité perdue, explique le spécialiste. Le genou pourra ensuite gonfler voire se bloquer totalement en cas de lésions méniscales associées. » Des douleurs pourront également se faire ressentir, notamment lors de la pratique sportive ou de la marche.

En fonction de la nature de la rupture ou de la déchirure associée d’un ou des ménisque(s), la méthode de prise en charge sera différente. Mais d’autres éléments entrent en jeu. « Nous allons étudier plusieurs critères comme le profil du patient, sa demande sportive et fonctionnelle, pour ensuite déterminer le meilleur traitement : chirurgie ou rééducation. » Pour un patient présentant des lésions méniscales, l’intervention sera privilégiée.

Objectif : diminuer le risque de récidive

Aujourd’hui, malgré les évolutions techniques et médicales réalisées, 10 % des patients opérés des ligaments croisés présentent une nouvelle rupture ligamentaire pouvant les amener à être réopérés. « Cela résonne comme un échec de l’opération puisque les patients doivent subir une nouvelle intervention de même nature. À travers des recherches et études réalisées, j’ai décidé d’utiliser le dérivé d’une technique développée par une équipe lyonnaise et qui a déjà fait ses preuves. » 

Le principe chirurgical reste le même mais est techniquement plus complexe qu’une ligamentoplastie standard. Le spécialiste va notamment se servir des tendons de la patte d’oie (qui resteront attachés sur leur insertion naturelle) pour réaliser une greffe tendineuse. « Je vais aussi associer à la plastie du ligament croisé antérieur, une reconstruction du ligament antéro-latéral. Ce qui va empêcher au maximum le risque de récidive, c’est le fait d’associer deux ligamentoplasties et une réinsertion capsulo-méniscale à l’arrière du genou. Ainsi toutes les structures lésées lors du traumatisme seront reconstruites et permettront au genou de retrouver sa stabilité initiale ». Les différents tendons seront fixés à l’aide d’endoboutons et de vis résorbables. Cette intervention peut généralement être réalisée en ambulatoire, avec un retour à domicile du patient le soir même.