Actualités

En route vers les qualifications pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 !

le 19/12/2023

Double amputé fémoral à la suite d’un accident de scooter en août 2019, Alexis Sanchez a été pris en charge à la Clinique Provence Bourbonne (Ramsay Santé), centre de rééducation situé à Aubagne, près de Marseille (Provence-Alpes-Côte d'Azur). Rencontre avec ce jeune passionné de 25 ans à l’aube de réaliser son rêve : représenter la France en aviron aux Jeux paralympiques de Paris 2024.

Double amputé fémoral à la suite d’un accident de scooter en août 2019, Alexis Sanchez a été pris en charge à la Clinique Provence Bourbonne (Ramsay Santé), centre de rééducation situé à Aubagne, près de Marseille (Provence-Alpes-Côte d'Azur). Rencontre avec ce jeune passionné de 25 ans à l’aube de réaliser son rêve : représenter la France en aviron aux Jeux paralympiques de Paris 2024.

Quel a été votre parcours jusqu’ici ?

À 21 ans, ma vie a basculé. J’ai été amputé des deux jambes au-dessus des genoux à la suite d’un grave accident de scooter. Après plusieurs opérations, je suis rentré en centre de rééducation à la Clinique Provence Bourbonne près de Marseille pendant un an et demi, j’y ai appris à marcher avec des prothèses et retrouvé mon autonomie. Un travail de longue haleine, mais j’ai la chance d’avoir bénéficié d’un accompagnement de haute qualité grâce à une excellente équipe de professionnels.

Depuis, j’ai repris mes études d’ingénieur et me suis lancé un triple projet : professionnel, sportif et rééducationnel, qui me motive au quotidien, me donne la force d’aller plus loin, de voir plus grand et de ne pas baisser les bras.

Comment vous est venue l’opportunité de pratiquer l’aviron ?

C’est à l’occasion d’une journée handisport organisée par Ramsay Santé en collaboration avec l’Avi Sourire, association d’inclusion des personnes en situation de handicap par le sport, que j’ai découvert l’aviron et les possibilités que ce sport pouvait m’offrir. Déjà très compétiteur dans l’âme et motivé par l’envie de me surpasser, je me suis lancé le défi de participer à des compétitions nationales puis internationales, avec l’objectif de me qualifier pour les Jeux paralympiques de Paris 2024.

Pour cela, grâce au soutien et à la confiance de l’Avi sourire, j’ai d’abord intégré les circuits nationaux avec les compétitions régionales, les championnats de France où j’ai gagné ma première médaille de bronze, puis les régates internationales et, il y a quelques semaines, les championnats du monde à Belgrade en tant que membre de l’équipe de France. J’ai décroché la 9e place mondiale, un résultat très prometteur pour l’avenir. Je n’ai pas encore gagné ma place pour les Jeux paralympiques : je pourrai y prétendre en mai 2024 si je reste premier national dans ma catégorie.

Justement, vous êtes en phase de qualification pour les Jeux paralympiques de Paris 2024. Comment arrivez-vous à allier votre vie professionnelle avec vos séances d’entraînement intensif ?

L’entreprise SCLE-SFE, filiale du groupe Equans France dans laquelle j’effectue mon alternance, est très engagée en faveur de l’insertion des personnes en situation de handicap. Elle a tout mis en œuvre pour aménager mon temps de travail et ainsi libérer du temps pour mes entraînements (entre huit et dix par semaine) : séances de musculation, d’ergomètre, de rameur et séances en réel, sur l’eau.

Physiquement, c’est assez dense. Après mon opération, j’ai dû tout réapprendre et surtout muscler davantage le haut du corps, jusqu’ici pas autant sollicité. Les journées peuvent être longues et mes entraînements me demandent une dépense énergétique considérable mais nécessaire si je veux prétendre au haut niveau. Cette opportunité que m’offre Equans France et le soutien de l’Avi Sourire est une chance que je savoure jour après jour.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien ?

Il y a quelques années, ma vie a profondément changé, et de manière très brutale. Mais je suis de nature optimiste et je refuse la défaite. Le dépassement de soi et la recherche de performance sont mes leitmotivs, que ce soit dans le sport ou dans ma vie professionnelle.
L’adversité qu’offrent mon handicap et ce quotidien me pousse à être meilleur chaque jour, et vis-à-vis des personnes qui n’ont pas la chance que j’ai pu avoir, je me dois aussi de faire tous les efforts nécessaires sans flancher.  
Avec l’aviron, je me sens plus léger, plus concentré, plus apaisé, et je suis certain que mon handicap me mènera loin, en tout cas au-delà de mes limites.

Et comment voyez-vous l’avenir ?

Avec une participation olympique et le rêve de la médaille ! Les Jeux 2024 sont mon objectif et formalisent ma renaissance, alors je m’accroche à ce rêve et je me donne les moyens d’y parvenir. Je suis en tout cas parfaitement bien entouré pour le réaliser.

J’ai également envie d’aider les personnes en situation de handicap, notamment les amputés, et de donner du sens à mon futur métier d’ingénieur. Pour cela, je souhaiterais me spécialiser dans l’ingénierie biomécanique, et apporter mon expérience en tant que personne amputée et mon savoir-faire pour développer de nouvelles technologies.