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Mois sans tabac et confinement, l’équation gagnante ?

le 12/11/2020

L’arrivée de novembre marque le début du Mois sans tabac, un défi collectif de 30 jours visant à encourager les fumeurs à arrêter la cigarette. Cette année, la campagne nationale a lieu alors qu’un deuxième confinement a été mis en place par le gouvernement pour pallier l’avancée du Covid. Ce contexte est-il propice à l’arrêt du tabac ? 

Réponses avec Sophie Arnaud-Reveneau, médecin addictologue de l'ELSA (Équipe de liaison et de soins en addictologie) de la Clinique de la Sauvegarde de Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes), établissement du groupe Ramsay Santé. 

Quand les habitudes sont bousculées…

"Ce nouveau confinement implique un changement de rythme de vie pour les personnes qui restent à la maison. Le premier confinement nous a montré que les Français avaient eu tendance à questionner leurs habitudes : certains ont apprécié de passer du temps en famille, se sont remis à cuisiner, etc. Ce type de prise de conscience peut aussi avoir lieu concernant la cigarette !", explique le docteur Arnaud-Reveneau. 

Un quotidien confiné qui peut donc encourager les fumeurs à réfléchir sur leur consommation de tabac et, pourquoi pas, à choisir d’arrêter… D’autant plus que fumer en intérieur est vivement déconseillé pour la santé de son entourage. "C’est l’occasion de questionner chaque cigarette fumée. L’a-t-on allumée par envie, par ennui ou par automatisme ? A-t-on réellement envie de la fumer en entier ? Réfléchir à sa consommation, pour dé-ritualiser le moment de la cigarette, est un premier pas pour arrêter de fumer pour de bon." 

Le tabac, une substance hautement addictive

Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter de fumer ? "La cigarette a un pouvoir d’accroche extrêmement élevé et particulièrement insidieux… Car fumer n’a que très peu d’impact sur la vie quotidienne ! Pourtant, on devient vite dépendant et il est particulièrement difficile de modifier ce comportement automatisé".

Pour cause, il n’est pas toujours aisé d’y arriver seul. La spécialiste rappelle que lorsque la décision d’arrêter de fumer est prise, il ne faut pas hésiter à se faire aider. Les professionnels disposent d’un large panel de solutions personnalisées pour accompagner les patients concernés avec bienveillance, sans les culpabiliser. 

Ne pas rester seul

"Pour maximiser ses chances de réussite, il ne faut pas s’engager seul dans ce combat, précise Sophie Arnaud-Reveneau. Un suivi est fortement conseillé, mais il faut aussi savoir prendre appui sur le collectif." C’est tout l’intérêt du Mois sans tabac : des groupes d’entraide se forment, donnant lieu à de nombreux partages sur les réseaux sociaux. Une mobilisation collective et particulièrement médiatisée, source de motivation pour les fumeurs. "C’est l’occasion de partager son expérience avec d’autres qui vivent la même chose… Rien de tel pour garder le cap !"

Alors c’est décidé… Ce mois de novembre 2020, on arrête de fumer !