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Movember : focus sur le cancer de la prostate

le 23/11/2020

Le mois de novembre est désormais perçu comme le rendez-vous annuel de sensibilisation autour des cancers masculins, notamment grâce au mouvement Movember, créé par une fondation australienne, Movember Foundation Charity. À cette occasion, le défi est de porter la moustache en signe de soutien, et de rassembler des fonds en faveur de la recherche.

À la Clinique La Croix du Sud, à Toulouse, le Dr Jean-Baptiste Beauval est urologue, membre du comité de recommandation française pour la prise en charge du cancer de la prostate. Son planning est partagé entre consultations et interventions au bloc. Il explique les enjeux du dépistage de ce cancer et sa prise en charge.

Prendre part au dépistage individuel

Au même titre que pour le dépistage du cancer du testicule, il n’existe pas de campagne nationale. "Je recommande fortement aux hommes, à partir de 50 ans, de réaliser un dépistage dit individuel car programmé à leur initiative, explique le Dr Beauval. Il s’agira d’observer leurs antécédents familiaux de cancer de la prostate mais aussi du sein ou de l’ovaire (formes héréditaires) puis de procéder à une évaluation de leur dosage PSA* après examen clinique. Ce sont des indicateurs fiables dans le diagnostic d’un cancer de la prostate." Un dépistage réalisé tôt offre davantage de chances de guérison de la maladie et de dépister les formes agressives précocement. 

Ces différentes étapes seront initiées par le médecin traitant et poursuivies par un urologue. "En fonction du taux de PSA et du toucher rectal permettant d’apporter des renseignements quant au volume et la consistance de la prostate, nous pourrons évaluer le risque de cancer chez le patient, précise le spécialiste. Ensuite, en fonction de l’état d’avancement du cancer (local ou avancé), le traitement aura pour but soit d’empêcher le développement de la maladie soit d’améliorer autant que possible le quotidien du patient." 

La prostatectomie en ambulatoire : une chirurgie pointue et maîtrisée

Pour diagnostiquer un cancer de la prostate, un nouvel allié de taille est venu renforcer les pratiques usuelles. "L’IRM prostatique peut être demandée par l’urologue en cas de forte suspicion, explique le Dr Beauval. C’est un formidable outil de diagnostic à réaliser le plus souvent avant une biopsie de confirmation." Vient ensuite la prise en charge dont l’un des traitements de référence, dans le cas de cancer localisé, est la prostatectomie. "Cette méthode a beaucoup évolué durant les dernières années", déclare le spécialiste. En effet, aujourd’hui il est possible d’être traité par la chirurgie et de rentrer chez soi dès le soir même, si toutes les conditions sont réunies

La prostatectomie vise à retirer toute la prostate ainsi que les vésicules séminales et souvent les ganglions. "C’est un traitement que nous proposons à une catégorie de patients bien ciblée pour une forme de cancer localisée ou localement avancée, précise le Dr Beauval. Désormais, certains établissements, notamment la Clinique La Croix du Sud du groupe Ramsay Santé, parviennent à la réaliser en ambulatoire et sous assistance robotique, pour un résultat plus optimal." Dans le cadre d’une telle intervention, les patients sont reçus plusieurs fois en amont et bien informés. "La réussite de cette opération dépend à la fois de l’amélioration technologique et de de la préparation pré-opératoire du patient. Cette dernière est renforcée et nécessaire pour une chirurgie en ambulatoire au résultat optimal." Bien que les évolutions en faveur du traitement du cancer de la prostate rendent les spécialistes de plus en plus optimistes quant à son taux de guérison, la prévention reste le meilleur moyen de se prémunir de cette longue maladie.

* : Prostate Specific Antigen, ou antigène spécifique de la prostate, une protéine naturellement produite.