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Zéro alcool pendant la grossesse

le 29/01/2021

Le challenge Dry January (janvier sobre) est l'occasion d'attirer l'attention sur l'une des conséquences méconnues de la consommation (excessive ou non) de l'alcool : le syndrome d'alcoolisation fœtale.

Le Dr Agathe Chauvet est obstétricienne à l’Hôpital privé de Villeneuve d’Ascq (Hauts-de-France), établissement Ramsay Santé. Elle suit les mamans dès l’annonce de leur grossesse jusqu’après leur accouchement et leur retour à domicile. La spécialiste alerte autour des dangers d’une consommation d’alcool au cours de la grossesse car même « un petit verre » peut avoir de grandes conséquences sur le bébé.

Première cause évitable de déficience mentale

Le Syndrome d’alcoolisation fœtale constitue la première cause évitable de déficience mentale et d’inadaptation sociale en France. « L’alcool, toutes catégories confondues, est un tératogène physique et comportemental qui va donc agir sur le système nerveux, introduit la spécialiste. Le Syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF) est un trouble courant mais encore sous-diagnostiqué. Il en existe plusieurs formes, de la plus légère à la plus grave, la plus répandue étant la forme partielle. »

Chaque année, parmi les 8 000 nouveau-nés porteurs de troubles causés par l’alcoolisation fœtale, 800 sont atteints de la forme la plus aiguë : le SAF. « On estime qu’il concerne entre 0,5 et 3 naissances sur 1 000. C’est un véritable problème de santé publique. » Lorsque l’alcool est ingéré, il traverse le placenta et porte directement atteinte au cerveau et au système nerveux central du fœtus, ces derniers étant très sensibles car en développement. « L'alcool franchi la barrière placentaire et se retrouve dans le liquide amniotique et le sang fœtal. Sa concentration est alors bien plus élevée car l'équipement enzymatique de détoxication n'apparaît chez le fœtus qu'au deuxième mois de la grossesse. »

Arrêter l'alcool dès le projet de conception

Le constat du Dr Agathe Chauvet est sans appel : les futures mamans parviennent à adopter une ligne de conduite responsable vis-à-vis de l’alcool dès lors qu’elles ont découvert leur grossesse. « Le problème est que cette vigilance et cette abstinence de consommation d’alcool devraient être appliquées dès l’arrêt du dispositif de contraception. En effet, les premières semaines du développement du fœtus sont cruciales et nous constatons régulièrement un taux d’intoxication atteignant un pic à la troisième semaine de grossesse. »

Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs actions et campagnes s’installent progressivement dans le paysage de la prévention française. « Il faut vraiment insister sur le fait que la phase péri-conceptionnelle est très importante et que même un petit verre à l’occasion d'une soirée ou d'une fête peut constituer un réel danger pour le développement cérébral et fonctionnel du bébé. Ces troubles pourront perdurer toute sa vie. »