De médecin du sport à coordonnateur médical en équipe de France
Médecin du sport à l’Hôpital privé La Louvière (Ramsay Santé), situé à Lille (Hauts-de-France), et coordonnateur médical à la Fédération française d’aviron, le Dr Frédéric Maton a fait de son métier une véritable passion. Il aura bientôt quatre olympiades à son palmarès. Rencontre.
Quel est votre rôle en tant que médecin du sport à l’hôpital ?
Depuis 2015, j’exerce en tant que médecin du sport et nutritionniste au sein du service d’Activité physique adaptée (APA) de l’Hôpital privé La Louvière. Je prends en charge les patients souffrants d’obésité, de diabète, d’hypertension ou en situation de post-cancer afin de les amener à reprendre des habitudes de vie plus saines, mêlant une activité physique adaptée et de bonnes pratiques alimentaires, pour améliorer leur qualité de vie et les remettre en douceur dans la vie active.
Fort de cette spécialisation, je me suis associé au Dr Benjamin Rucar, médecin du sport lui aussi, afin de développer un service du sport à part entière au sein de l’établissement, via des consultations de médecine du sport, de nutrition du sport et de mésothérapie, une technique médicale alternative qui consiste en des injections ciblées de médicaments pour traiter les douleurs localisées.
Vous exercez aussi à la Fédération française d’aviron. D’où vous est venue cette opportunité ?
J’ai toujours eu le sens de l’effort et de l’adaptation à l’effort. Moi-même sportif, j’ai pratiqué l’aviron amateur pendant des années jusqu’à en faire le sujet de ma thèse, en lien avec la médecine du sport. Cette spécialisation m’a ouvert les portes de la Fédération française d’aviron.
En 2008, je suis nommé médecin des équipes de France d’aviron et je prends les rênes de la préparation médicale lors de trois olympiades : Londres 2012, Rio 2016 et Tokyo 2021. Aujourd’hui, le rêve de revivre cette incroyable aventure lors des Jeux de Paris 2024 se réalise. Parallèlement, je suis aussi l’un des médecins de l’équipe cycliste professionnelle Cofidis.
En quoi consistent vos missions au sein de la Fédération ? Et comment arrivez-vous à les allier à vos consultations à l’Hôpital ?
Mon rôle de coordonnateur médical au sein de l’équipe de France d’aviron consiste en deux principales activités : la médecine générale pour soigner les maux du quotidien des rameurs, et la médecine du sport qui comprend la traumatologie pour soigner les pathologies liées à la surcharge d’entraînement et nécessitant une prise en charge immédiate. Le haut niveau demande une préparation de 4 à 5 heures par jour, et fait ainsi de l’aviron une des seules disciplines où le volume d’entraînement est si haut.
J’exerce principalement en consultations à l’Hôpital privé La Louvière. Pendant mes déplacements lors de compétitions nationales et internationales avec l’équipe de France d’aviron, je confie le suivi de mes patients à mon associé. Je m’absente rarement plus de deux semaines, et je connais le calendrier des compétitions à l’avance, ce qui me permet d’organiser mes consultations en fonction.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien ?
D’abord, la diversité de mes missions. En effet, je peux passer d’un suivi d’entorse à une consultation en nutrition du sport en passant par la prévention du dopage ou encore à une séance de mésothérapie.
Et puis, la médecine du sport à haut niveau fait partie des rares disciplines où le rôle du médecin va au-delà de la prévention et du soin. Son rôle est aussi d’optimiser les performances du patient en lui prodiguant davantage de conseils sur l’hydratation, le rythme du sommeil, la prévention des blessures et la nutrition. C’est très motivant d’avoir un champ de recherche de cette ampleur, surtout pour un passionné comme moi.