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L’Hôpital privé Jean Mermoz (Ramsay Santé), situé à Lyon (Rhône), a organise une conférence sur le thème de la phalloplastie destinée aux patients suivis dans le cadre d’un parcours de chirurgie de réassignation sexuelle, mais aussi à tous ceux désireux d’en savoir plus. Explications avec le Dr Jean-Étienne Terrier, urologue spécialisé en chirurgie de reconstruction des organes génitaux externes.

À l’Hôpital privé Jean Mermoz, l’équipe du Dr Terrier réalise des interventions chirurgicales de réassignation sexuelle à destination des personnes transgenres.
Ce type d’interventions regroupe :

• La chirurgie de réattribution sexuelle pour les hommes vers femmes (aussi appelée « Male to Female » ou « M to F ») ;
• La chirurgie destinée aux femmes vers hommes (« Female to Male » ou « F to M »), consistant à effectuer une phalloplastie.

Des parcours de soins étudiés et personnalisés

Une phalloplastie est un acte chirurgical qui est généralement l’aboutissement d’un long parcours de soins d’une durée de deux ans en moyenne. Dans un premier temps, un suivi endocrinologique, psychologique et psychiatrique est proposé. La phase chirurgicale arrive dans un second temps et comprend elle-même plusieurs étapes (entre 3 et 6 interventions chirurgicales en fonction des patients).

« Avant d’aboutir à la chirurgie, il y a une évaluation multidisciplinaire faisant intervenir endocrinologues, psychiatres, psychologues et chirurgiens », explique le Dr Terrier qui effectue une trentaine de phalloplasties par an. Cette évaluation pluridisciplinaire permet d’obtenir une prise en charge par la Sécurité sociale. « Ce n’est pas une chirurgie esthétique pour nos patients », insiste le Dr Terrier.

« Nous nous réunissons environ tous les deux mois lors de réunions de concertation pluridisciplinaires durant lesquelles nous discutons des patients au cas par cas. En effet, chaque demande est unique et, de fait, chaque parcours de soins est personnalisé. Dans la transidentité, il y a des personnes qui veulent aller jusqu’à la phalloplastie pour avoir un pénis et d’autres qui n’en ressentent pas spécialement le besoin. Pour ces patients, nous privilégions uniquement une mastectomie (chirurgie du torse). La phalloplastie n’est pas la seule alternative chirurgicale pour une masculinisation », poursuit-il.

« Ma phallo » : des consultations à visée informative déclinées pour la première fois en conférence grand public

Le parcours de soins comprend également depuis 2021 des rendez-vous d’informations intitulés « Ma phallo » réunissant le patient, son équipe médicale (chirurgien, endocrinologue, psychiatre, infirmière de coordination) et un ancien patient venant témoigner de son expérience.

« Ces réunions ont pour objectif de préparer les patients à leurs futures chirurgies. Du fait qu’il s’agit de chirurgies complexes, ils se questionnent beaucoup sur le déroulement de l’opération et sur les douleurs postopératoires. Face au succès de ces rendez-vous, nous avons eu l’idée d’organiser une soirée dédiée à l’ensemble de nos patients mais aussi à toutes les personnes désireuses d’en savoir plus, afin d’avoir un moment d’échange plus convivial qu’une consultation », explique le Dr Terrier.

La conférence était animée par le Dr Jean-Étienne Terrier, le Dr Annie Clavier, endocrinologue, et Isabelle Paelinck, tatoueuse experte en dermo-pigmentation esthétique et réparatrice. Des anciens patients ayant bénéficié d’une phalloplastie étaient également présents pour témoigner de leur expérience.

Le Dr Jean-Étienne Terrier a évoqué la question de l’implant pénien dans la phalloplastie : « Ce sujet suscite beaucoup d’interrogations chez les patients. En effet, après une intervention chirurgicale de ce type, il n’est pas possible d’avoir une érection naturelle. Il est nécessaire de recourir à une pose de prothèse si l’on souhaite en avoir, explique-t-il. Or, il existe différents types d’implants (gonflables, semi-rigides) et différents modèles qui ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. L’objectif sera de présenter la technique de pose de prothèse et les différents implants existants en présence des représentants des laboratoires fabriquant les prothèses », poursuit-il.

Annie Clavier, endocrinologue, est revenu sur les différents traitements possibles de l’hormonothérapie. Quant à Isabelle Paelinck, elle a présenté son travail de tatouages sur phalloplastie visant à obtenir un résultat naturel et durable. « Isabelle Paelinck peut par exemple tatouer des veines ou un gland afin de rendre le phallus le plus réaliste possible. C’est très important pour le bien-être psychique du patient », précise le Dr Terrier.

« Cette conférence a accueilli plus de 100 personnes », s'est réjoui le spécialiste.