Actualités
Le jeûne intermittent : bonne ou mauvaise idée ?
le 24/04/2023
Fort de son succès ces dernières années, le jeûne intermittent semble avoir de nombreux bienfaits sur la santé métabolique. Mais qu’en est-il vraiment ? Détails avec le Dr Sandrine Ville, médecin nutritionniste à l’Hôpital privé de la Loire (Ramsay Santé) situé à Saint-Étienne.
Fort de son succès ces dernières années, le jeûne intermittent semble avoir de nombreux bienfaits sur la santé métabolique. Mais qu’en est-il vraiment ? Détails avec le Dr Sandrine Ville, médecin nutritionniste à l’Hôpital privé de la Loire (Ramsay Santé) situé à Saint-Étienne.
Le jeûne intermittent consiste à alterner des périodes de prise alimentaire normale ou modérée avec des périodes de jeûne plus ou moins longues. Au-delà d’un régime, c’est avant tout un mode de vie propre à chacun qui repose davantage sur le moment de l’apport calorique que sur la restriction elle-même.
Parmi les jeûnes intermittents les plus pratiqués figurent :
- Le 16/8 qui consiste en un jeûne de 16 heures et une prise alimentaire de 8 heures,
- Le 5/2 qui consiste en 5 jours d’alimentation libre et 2 jours restreints en calories (500-600 calories par jour),
- Le 1/1 qui consiste à jeûner un jour sur deux.
Des bienfaits sur l’organisme et la santé
Cette alternance entre jeûne et prises alimentaires peut apporter de nombreux bienfaits à la santé : un vrai confort digestif, une réduction de la masse grasse, meilleur contrôle de la faim et de la satiété, une amélioration de la performance physique et intellectuelle, une baisse de la sécrétion d’insuline et une amélioration globale de la glycémie.
« Des études montrent que le jeûne intermittent pourrait non seulement jouer un rôle dans le nettoyage des cellules défectueuses dans la plupart des organes, mais aussi sur la prévention des effets du vieillissement, par un effet antioxydant et anti inflammatoire. Il aurait également un impact sur l’augmentation du rendement énergétique cellulaire, sur le système immunitaire et sur la réparation de l’ADN. En cas de traitement contre le cancer, il pourrait même permettre une meilleure tolérance à la chimiothérapie et diminuer les effets secondaires », explique le Dr Ville, en ajoutant toutefois que l’on doit attendre le résultat d’études plus précises avant de se prononcer plus formellement.
Pratiquer le jeûne dans de bonnes conditions
Dans tous les cas, le jeûne se doit d'être adapté au rythme de vie et de travail de chacun. Il ne doit pas être pratiqué sous la contrainte ou dans le seul but de perte de poids. Il doit être bien encadré pour ne pas présenter de danger, notamment en cas de pathologies (diabète…), de prise de médicaments, ou de dérives vers des troubles du comportement alimentaire.
Bien s’hydrater régulièrement avec de l’eau, du thé ou des infusions est donc primordial pour tenir le rythme et éviter maux de tête, fatigue intense, sensation de faim ou de constipation.
« Il est ainsi recommandé d’envisager cette pratique avec des professionnels de santé qualifiés, et de mettre en place une alimentation saine et équilibrée dans le temps pour limiter le risque de carences et de complications », conclut la nutritionniste.