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Physicien médical : un métier au cœur du traitement contre le cancer

le 27/03/2024

Adnan Bouzidi est physicien médical au Centre de radiothérapie de l’Hôpital privé des Peupliers (Ramsay Santé), situé dans le XIIIe arrondissement de Paris. Un métier peu connu et pourtant essentiel dans le traitement du cancer. Rencontre.

Vous exercez au Centre de radiothérapie des Peupliers. Pouvez-vous nous en dire plus ? Quel est le rôle d’un physicien médical ?

 

J’exerce le métier de physicien médical au Centre de radiothérapie de l’Hôpital privé des Peupliers (Ramsay Santé) depuis 2006, un établissement privé parisien doté d'un parcours de soins complet, du dépistage aux traitements en passant par l'hospitalisation. Mon métier est assez récent, reconnu comme professionnel de santé depuis janvier 2017. Peu connu du grand public pourtant, il joue un rôle central dans la mise en œuvre des traitements des cancers en radiothérapie.

 

La radiothérapie, utilisée dans le traitement des cancers, consiste à irradier avec des photons ou électrons de hautes énergies les cellules cancéreuses d’un patient grâce à des doses de radiations précises et ciblées. Mon rôle est donc, d’une part, d’optimiser ce protocole en définissant le bon dosage des rayonnements aux volumes cibles pour éviter les sous-dosages et surdosages, et en adaptant pour chaque patient une balistique optimale pour limiter les risques d’irradiation des organes sains situés autour de la tumeur. D’autre part, je dois contrôler toutes les procédures réglementaires d'assurance et de contrôle qualité de la chaîne de traitement (la métrologie, les équipements, les outils …) car chaque patient est unique et doit avoir un traitement entièrement personnalisé et sécurisé.

 

Si je résume, mon quotidien de physicien médical comporte l’analyse technique et clinique des données pour la dosimétrie, la mise en place du protocole d'irradiation, la veille réglementaire, la gestion des risques, l’assurance qualité des machines, la communication avec les équipes internes et les constructeurs. C'est un travail d'équipe multidisciplinaire.

 

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’exercer ce métier ?

 

Après avoir étudié les techniques nucléaires et atomiques au Maroc, j'ai ressenti le besoin d'apporter davantage de signification à ma spécialisation. J'ai donc poursuivi mes études de troisième cycle en Belgique, me concentrant sur le domaine des rayonnements en médecine. Cependant, ce n'est qu'en France, à l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires et les Technologies de la Santé, que j'ai vraiment trouvé ma passion.

J'ai eu le besoin d'intégrer l'aspect humain dans mon quotidien, et c'est précisément ce que le métier de physicien médical me permet de faire, en plus de me tourner vers le domaine des soins.

Ce métier exige une grande vigilance, une forte responsabilité, et une rigueur constante pour rester à jour avec les nouvelles technologies, les traitements innovants, et les avancées scientifiques. Il repose sur le travail d'équipe, ce qui le rend d'autant plus intéressant et dynamique.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? Et comment aimeriez-vous qu’il évolue ?

 

Ce que j'apprécie le plus dans ce métier est la possibilité d'acquérir une connaissance approfondie sur le cancer et ses liens avec l'alimentation, la génétique et l'environnement. De plus, la contribution au bien-être des patients m’apporte une grande satisfaction.

Quant à son évolution, je crois en l'importance de l'intelligence artificielle (IA) pour améliorer la médecine, mais il est primordial de préserver le rôle central de l'humain dans les soins. L'IA peut aider à l'analyse des données et à la personnalisation des traitements, mais la relation entre les professionnels de la santé et les patients doit rester au cœur du processus.