Schizophrénie

Schizophrénie : causes, symptômes et traitement

Classée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) comme l’une des dix maladies les plus invalidantes, la schizophrénie concerne 600 000 personnes en France. 

Qu'est-ce que la schizophrénie ?

Maladie mentale sévère et chronique, la schizophrénie se caractérise par des symptômes très hétérogènes, qui diffèrent selon les personnes. Il faut différencier la schizophrénie des troubles schizoaffectifs. La schizophrénie est une maladie qui se caractérise par des hallucinations, des délires et/ou des troubles cognitifs. Si les personnes atteintes de troubles schizoaffectifs présentent également ces symptômes, ils sont toutefois associés avec des épisodes de dépression et/ou de manie qui peuvent correspondre à des troubles bipolaires. Pour poser le diagnostic d’un trouble schizoaffectif, il faut que la personne vive en état dépressif et/ou maniaque la plupart du temps et qu'elle présente simultanément des hallucinations, des délires et des troubles cognitifs.

Quels sont les symptômes de la schizophrénie ?

En général, les symptômes de la schizophrénie sont répartis selon trois dimensions principales :

  • Les symptômes dits « positifs » concernent les idées délirantes (désorganisées, floues, incohérentes, difficilement compréhensibles) et les hallucinations (notamment auditives, comme les « voix »). Les idées délirantes correspondent à une perte de contact avec la réalité (persécution, mégalomanie, sentiment d’être sous le contrôle d’une force extérieure…).

  • Les symptômes dits « négatifs » se caractérisent par une mise en retrait par rapport à la famille et la société, une perte d’intérêt, de volonté, d’élan vital, une difficulté à entreprendre des actions, une insensibilité au monde extérieur, un discours pauvre, des difficultés de compréhension… 

  • Les symptômes dissociatifs (ou de désorganisation) se caractérisent par une désorganisation de la pensée, du discours, avec une altération du système logique, une altération du langage (nouveaux mots ou nouveau sens donné aux mots). Les émotions exprimées et les comportements paraissent « bizarres ». 


L’ensemble de ces troubles chroniques aboutissent à une invalidité importante dans différents domaines (affectif, familial, scolaire ou professionnel, social).

Quelles sont les causes de la schizophrénie ?

La schizophrénie est une maladie complexe. Le risque de schizophrénie est accru en cas de présence d’une vulnérabilité génétique (de multiples gènes sont concernés) combinée à des facteurs environnementaux (par exemple une ou plusieurs addictions à certaines substances, dont le cannabis en particulier). Selon une hypothèse, des troubles neuro-développementaux précoces (intra-utérins ou périnataux) ou plus tardifs (à l’adolescence) augmenteraient le risque de développer une schizophrénie au début de l’âge adulte.

Quand se déclare la schizophrénie ?

Elle se déclare le plus souvent entre 15 et 25 ans. Dans la moitié des cas environ, elle se manifeste d’abord par un épisode psychotique aigu avec des troubles du comportement. Une hospitalisation est alors souvent nécessaire. Dans l’autre moitié des cas, le début de la maladie est insidieux, marqué par un retrait social et un désinvestissement progressif des activités et des relations habituelles avec un fléchissement scolaire ou professionnel. Le diagnostic est alors souvent retardé, entravant le pronostic. La maladie touche aussi bien les femmes que les hommes.

Comment se passe une crise de schizophrénie ?

Une crise de schizophrénie, également appelée épisode psychotique ou schizophrénie aiguë, survient lorsque les symptômes de la personne sont particulièrement intenses. Ses troubles psychotiques lui font alors perdre contact avec la réalité, jusqu’à avoir des hallucinations auditives et visuelles. Une crise de schizophrénie peut durer plusieurs jours ou plusieurs semaines, voire, dans de rares cas, plusieurs mois. Certaines personnes ne vivront qu’une ou deux crises de schizophrénie au cours de leur vie. Pour d’autres, les crises se produisent par étapes. Le patient peut alors être dangereux pour lui-même ou pour les autres.  

Quelle est la forme clinique de schizophrénie la plus fréquente ?

La schizophrénie paranoïde était jusqu’en 2013 la forme de schizophrénie la plus fréquente. À partir de cette date-là, l’American Psychiatric Association a déterminé, dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5 th Edition (DMS-5), que la paranoïa était un symptôme positif de la maladie, et non une maladie distincte. 

Quels sont les traitements de la schizophrénie ?

Des traitements neuroleptiques antipsychotiques sont prescrits par le psychiatre. Le mauvais suivi de ce traitement – ce qui est fréquent – est un facteur de risque de rechute, de ré-hospitalisation, de chronicité. Dans un tiers des cas, un traitement correctement suivi entraîne une rémission durable. 

Le suivi régulier et de proximité (centre médico-psychologique, centre d’accueil thérapeutique à temps partiel, hôpital de jour, foyers) par plusieurs intervenants (psychiatre, infirmier, psychologue, ergothérapeute, psychomotricien, assistant social) permet d’aider le patient à éviter l’enfermement sur lui-même et la désocialisation et limiter le handicap fonctionnel (via des ateliers autour d’habiletés sociales ou d’activités de la vie quotidienne, par exemple).

La réhabilitation cognitive (jeux de rôle, exercices, éducation à la maladie) contribue à l’amélioration des troubles cognitifs (troubles attentionnels, mémorisation, exécution…). Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent être utiles en matière de relaxation, d’estime de soi ou dans le cadre d’un travail cognitif autour des idées délirantes, par exemple.

Dans les formes sévères ou résistantes de la maladie, l’électroconvulsivothérapie (électrochocs) ou la stimulation magnétique transcrânienne (application d’une impulsion magnétique sur le crâne au moyen d’une bobine, indolore), pratiquées en milieu hospitalier, peuvent être indiquées. 

Est-ce qu'un schizophrène peut vivre normalement ?

Si vous souffrez de schizophrénie, vous pouvez vivre normalement à condition d’apprendre à prendre soin de vous et à contrôler votre maladie.

  • Suivez votre traitement, n’arrêtez pas de prendre vos médicaments seuls, sans en parler à votre médecin. Si le traitement provoque des effets secondaires, parlez-en également à votre médecin afin de trouver des solutions. 

  • Imposez-vous des rendez-vous réguliers avec le médecin qui vous suit, et allez-y même si vous avez l’impression d’aller bien.

  • Ne négligez pas les symptômes lorsqu’ils apparaissent. Avertissez immédiatement votre médecin. Plus la prise en charge médicale est faite tôt, plus le traitement sera efficace.

  • N’hésitez pas à demander de l’aide et à participer à des groupes ou des associations de soutien aux personnes souffrant de schizophrénie ou autres troubles mentaux.

Est-ce qu'un schizophrène a conscience de sa maladie ?

Jusqu’à 80 % des personnes souffrant de schizophrénie ne sont pas conscientes qu’elles sont affectées par cette maladie et négligent ses symptômes*. Cela explique à la fois le retard du diagnostic et la difficulté des personnes sous traitement à prendre correctement leurs médicaments et, par conséquent, cela diminue énormément l’efficacité du traitement. Les proches jouent un rôle important pour veiller, accompagner et aider la personne schizophrène.

*Schizophrenia Bulletin, Domains of Awareness in Schizophrenia, publié le 17 septembre 2010.

Ramsay Santé : leader de la santé privée en France

Description

Premier groupe privé de santé en France, nous sommes présents sur tout le parcours santé des patients : en médecine, chirurgie, maternité, soins de réadaptation et santé mentale. Chaque année, nous accueillons 10 millions de patients dans plus de 400 hôpitaux et centres de santé en Europe.